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Interview

Rendre le jazz accessible

«  Rendre le jazz accessible au grand public  »
Ex-avocat, Julien Farhi, 32 ans, a quitté le droit il y a sept ans pour faire de sa passion pour la guitare son métier. S’il est fan de Django Reinhardt et de Biréli Lagrène, son spectacle Swing Cocktail est une ode au chanteur et pianiste américain Nat King Cole.

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Pourquoi avez-vous choisi de mettre Nat King Cole à l’honneur dans Swing Cocktail ?
Ce concert d’une heure et demie comprend une dizaine de chansons de Nat King Cole qui fut un pionnier de la musique swing. Chanteur et pianiste américain de jazz et de rhythm and blues, il est l’un des plus célèbres crooners des années 1950. Il est notamment connu pour Smile, Pretend ou Unforgettable, qui sont trois morceaux phares de son répertoire. Mais nous interprétons également des standards du trompettiste Chet Baker et de Django Reinhardt.

Quels sont les musiciens qui vous accompagnent sur scène ? 
Nous nous produisons en quartet, avec le contrebassiste, batteur et saxophoniste Laurent Le Gall, le second saxophoniste Hamza Touré et le batteur David Gerbi. Quant à moi, je chante en jouant de la guitare.  

Vous étiez avocat et vous voilà guitariste. Comment êtes-vous passé du droit à la musique ? 
J’ai pris des cours de piano lorsque j’étais jeune, à Corbeil-Essonnes. Puis j’ai commencé à jouer de la guitare seul, avant de sortir un album pop rock. J’avais une vingtaine d’années. La vraie révélation s’est produite, autour de mes 30 ans, lors d’un concert de jazz manouche dans un bar parisien. J’ai été impressionné par la puissance que dégage cette musique acoustique et par la virtuosité des musiciens. Je faisais alors du droit de la concurrence. J’ai décidé de tout arrêter il y a sept ans pour me consacrer à la musique.

« Pas besoin d’un doctorat en musique pour apprécier le jazz »

Comment avez-vous intégré ce son si particulier ?
Avec le jazz manouche, il m’a fallu réapprendre mon instrument et repartir de zéro. J’ai beaucoup écouté Biréli Lagrène et Django Reinhardt, qui sont des maîtres du genre. J’y ai consacré de très nombreuses heures de travail à cet apprentissage, avec des tutoriels sur Internet. Je vis désormais de ma passion avec le Julien Farhi Quartet. Nous donnons des concerts, mais nous nous produisons aussi lors de cérémonies ou de mariages.

Quel regard portez-vous sur le jazz ? N’est-il pas passé de mode ?
Ce n’est clairementpas la musique du moment, c’est vrai. Mon souhait est de la rendre plus accessible au grand public, car elle est moins complexe qu’elle n’y paraît. Avec Nat King Cole, je souhaite montrer qu’à une époque, dans les années 50, le jazz était une musique populaire. Il n’est pas besoin d’avoir un doctorat pour l’apprécier. Swing Cocktail constitue comme une porte d’entrée pour le public, afin de lui donner envie d’écouter du jazz. En France, il y a aussi pas mal d’associations de lindy hop, une danse qui émane du jazz. Il y a aussi des artistes populaires, comme Thomas Dutronc, qui pratiquent le jazz manouche.

Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)

Venez écouter Julien Farhi et ses musiciens jeudi 19 septembre à 20h à la grange de la Ferme des Jeux à Vaux-le-Pénil.
Entrée libre. Infos : 01 64 71 91 28.