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Zinée aux Amplifiés, le 19 novembre 2022
© Juliette MND 

Interview

Zinée : "La voix est aussi un bel instrument"

La rappeuse Zinée cultive une passion intacte pour sa musique qu’elle a hâte de partager avec le public des Amplifiés, le 19 novembre à L’Escale à Melun. Nous l’avons rencontrée.

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Interview : Zinée

Comment avez-vous découvert la musique ? 

Zinée : Enfant, j’ai pris des cours de guitare, de batterie, de basse et de piano. Mais je n’ai pas vraiment persévéré, sauf pour le piano que j’ai étudié durant quatre ans. Mais l’enseignement dispensé ne me convenait pas : le solfège, le cadre très normé et la lenteur de l’apprentissage m’agaçaient. Adolescente, j’ai découvert que la voix était aussi un bel instrument. J’ai pris deux cours, parce que c’était cher, mais ils ont confirmé ma première impression. Et le chant ne m’a plus jamais quittée. 

Racontez-nous votre parcours

Zinée : Je viens de Toulouse, que j’adore. J’y ai passé mon enfance et mon adolescence. Mes racines y sont ancrées. J’y retourne pour me ressourcer et nourrir mon art. Cette ville est, à mes yeux, une source d’inspiration très forte. J’ai commencé par étudier le cinéma, car je voulais devenir technicienne. Puis je suis "montée" vers le Nord, avec mon sac à dos, pour vivre d’autres expériences. Mon objectif, c’était Paris. Je suis d’abord allée à Bruxelles, où j’avais une amie. J’avais besoin d’une étape de transition. J’ai été prise dans l’école de cinéma gratuite fondée par Agnès Varda, mais je n’y suis jamais allée. À la place, j’ai travaillé dur, afin de gagner ma vie. En 2019, je suis arrivée à Paris. C’est là que les choses ont commencé sérieusement. 

Que s’y est-il passé ? 

Zinée : Je connaissais des réalisateurs de clips de rap, toulousains comme moi. Ils m’ont invitée à un événement où j’ai rencontré mon futur manager, ainsi que 75e Session, qui est un collectif de rap et un label. Je me suis lancée avec eux. Nous travaillons d’ailleurs toujours ensemble. À partir du moment où j’ai admis que je n’étais pas faite pour le cinéma, qui reste une passion, tout s’est éclairci dans ma vie. C’est toujours difficile d’interrompre un processus bien enclenché, de reconnaître que l’on s’est trompé de voie. Dès lors, la musique est devenue une évidence. Tout fut plus simple et plus limpide pour moi.

Pourquoi vous êtes-vous orientée vers le rap ?

Zinée : J’en ai toujours écouté. C’est le genre de musique que je préfère. Alors, j’ai foncé ! J’ai d’abord dû en comprendre les codes. Contrairement à ce qu’on imagine parfois, il y en a beaucoup : la rythmique, le placement, la performance ou l’écriture. Il faut aussi savoir se raconter d’une jolie façon, inventer des formulations détournées, trouver des images qui frappent et se différencier des autres.

Quel est votre rapport à l’écriture ? 

Zinée : J’ai toujours aimé écrire et raconter des histoires, mais cela a quelque chose de frustrant et d’incomplet. Je trouve que le rap permet de mieux exprimer ce que l’on a envie de dire, en raison de l’interprétation qui s’en dégage. J’écris tous les jours, un peu ou beaucoup, cela dépend de mon humeur. Mes thèmes de prédilection sont la mélancolie, la nostalgie et la tristesse du passé. Comme chacun, j’ai mes démons et mon histoire. L’écriture et la mise en musique me permettent d’extérioriser ce que je ressens et de donner une autre dimension à mes émotions.

Zinée - Même Pas Mal

Entre novembre 2020 et juillet 2021, vous avez sorti un EP (Futée) puis une compilation (Cobalt). Une sacrée réussite! 

Zinée : Je suis contente de ce que j’ai déjà fait et j’ai la chance de pourvoir vivre de ma musique. C’est formidable ! Je m’y consacre à temps plein. Je sais les concessions que j’ai dû faire, dans ma vie personnelle, afin de concentrer mon énergie sur le travail. Cela dit, je dois encore apprendre, progresser et m’améliorer. Le secret, c’est de travailler, encore et encore, de se remettre en question et d’être exigeant, que ce soit avec les autres ou avec soi-même.  

Parlez-nous des Amplifiés...

Zinée : Nous serons trois sur scène : un guitariste, un batteur et moi. Nous avons créé un show qui tourne bien, les retours du public sont bons. Je suis toujours très angoissée avant d’entrer en scène, mais je ne m’empêcherai jamais de vivre ces moments-là, car ils sont uniques. J’ai hâte d’y être !

Propos recueillis par Virginie Champion (TOUTécrit).